La 3ème phase des consultations politiques du Processus de Nairobi ouverte, lundi, dans la capitale kenyane, et suivie de prêt par le Président Félix Tshisekedi, est une opportunité à saisir par les groupes armés pour restaurer la paix en RDC et construire l’avenir du pays, a écrit lundi l'agence congolaise de presse.
« Cette phase de consultations politiques, qui réunit environ 200 participants, représentant les groupes armés et la Société civile de l’Est de notre pays, constitue une nouvelle opportunité que, tous, doivent saisir en vue de s’investir chacun dans la restauration de la paix et construire notre bien-être », a déclaré dans son discours, par visioconférence, à l’ouverture de ces assises, le Président congolais.
« Cette rencontre est également une bifurcation où chacun doit faire un choix entre le type d’avenir pour les filles et fils de notre pays. Et l’endroit pour faire ce choix, c’est ici et maintenant », a fait savoir le Chef de l’Etat.
Nous devons taire les armes pour donner la chance à notre désir commun de reconstruire ensemble notre pays, a-t-il ajouté.
« La recrudescence de la violence et de l’insécurité, alimentée par les conflits armés persistant dans ces parties de notre pays a sérieusement affecté les efforts de développement, avec comme conséquence la détérioration de la qualité de vie de nos populations, le drame humanitaire ainsi que la destruction du tissus économique et des infrastructures de base« , a regretté Félix Tshisekedi.
Le président en exercice de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), le président du Burundi Evariste Ndayishimiye, l’hôte des pourparlers, le président William Ruto du Kenya, le Facilitateur désigné Uhuru Kenyatta ainsi que le mandataire spécial du Chef de l’Etat, Serge Tshibangu ont assisté à la cérémonie d’ouverture de ce troisième round des pourparlers dans la capitale kenyane.
Dans leurs allocutions respectives, les Chefs d’Etat ainsi que le facilitateur ont insisté sur l’objectif de ces assises, à savoir « mettre un terme au cycle des violences et restaurer la paix et la sécurité dans cette partie de la RDC », rapporte-t-on.
Les groupes armés favorables à la cessation immédiate des hostilités
Les groupes armés participant à ce processus de Nairobi III, se sont montrés favorables à la cessation immédiate des hostilités, au profit d’une réinsertion sociale, a appris le même jour l’ACP de la Présidence.
« Tous ces groupes se sont montrés favorables à la décision d’une cessation immédiate des hostilités en vue d’une réinsertion sociale dans le cadre du «Programme de démobilisation, désarmement, relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRCS) », renseigne la source qui prend part à ces assises.
« Une centaine de participants prennent part à ce troisième round des pourparlers intercongolais dont une cinquantaine des délégués des groupes armés venus de l’Ituri, du Nord-Kivu avec 40 délégués représentants 21 groupes armés, Sud-Kivu et Tanganyika ainsi que des représentants de la société civile de ces provinces », décrit la source.
La province du Sud-Kivu est représentée, précise-t-on, en plus des délégués de la société civile, par des membres de 5 groupes armés les plus actifs parmi lesquels le Twiraneho-Makanika et le Ngumino.
Pour la journée inaugurale, la facilitation a prévu un module de rappel des différentes recommandations issues de Nairobi I et Nairobi II qui se termine le 3 décembre prochain, note-t-on.
La source rappelle en outre, qu’à part les participants aux derniers pourparlers d’avril 2022 (Nairobi II), d’autres groupes armés locaux basés en Ituri notamment le FRPI, la CODECO (10 délégués) et le FPIC, se sont ajoutés.
Nairobi choisi par des consultations intercongolaises
A l’initiative de la Communauté des pays de l’Afrique de l’Est (EAC), ces pourparlers ont été décidés en avril dernier lors d’un conclave des chefs d’Etat de cette organisation, à Nairobi.
Le premier round s’est déroulé du 23 au 27 avril dans la capitale kenyane.
Les délégués d’au moins 18 groupes armés actifs au Nord, au Sud-Kivu et en Ituri avaient pris part aux travaux,facilités par l’ancien Président kenyan Uhuru Kenyata, en présence des observateurs du Rwanda, de l’Ouganda, du Burundi, des Nations-unies, de la CIRGL, des État- Unis et de la France.
Lors du 2ème round, en mai dernier, une délégation conjointe de la Présidence de la République congolaise et de l’ambassade du Kenya s’était rendue à Goma, Bukavu, Beni et Bunia pour la suite des consultations, notamment avec les leaders communautaires du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri.
Le 14 novembre dernier, pendant son séjour à Kinshasa, l’ancien Président kényan, Uhuru Kenyatta, facilitateur de l’EAC pour le processus de Nairobi, a également consulté les représentants de la société civile et des différentes communautés de ces trois provinces de la RDC.
Dido LIBOGA